L’intelligence artificielle, dorénavant connue sous les initiales IA, n’est plus simplement une technologie du futur ; elle s’inscrit désormais au cœur du quotidien de tout un chacun. Au Canada, cette révolution technologique s’accompagne de nouvelles régulations, avec notamment la Loi sur l’Intelligence Artificielle et les Données (LIAD). Alors que les possibilités offertes par l’IA continuent de croître, il devient crucial de comprendre comment elle fonctionne, pourquoi elle est réglementée et quels sont les impacts de la LIAD pour les entreprises.

Qu’est-ce que l’IA ?

Bien qu’elle ait fait beaucoup de bruit ces dernières années, l’intelligence artificielle n’est pas née en novembre 2022 avec l’arrivée de ChatGPT. Cette notion existait déjà depuis bien longtemps.

L’intelligence artificielle traditionnelle

L’histoire de l’IA (petite abréviation pour nommer l’intelligence artificielle) remonte à plusieurs décennies, avec des avancées significatives dans les années 1950 et 1960. À cette époque, l’IA se concentrait principalement sur des tâches spécifiques et limitées. Elle utilisait des règles prédéfinies et des algorithmes pour simuler des comportements intelligents. Le problème, c’est qu’ils étaient souvent rigides et ne pouvaient pas s’adapter facilement à des situations nouvelles.

Au fil des années, l’IA a évolué pour inclure des approches telles que l’apprentissage machine (machine learning), où les systèmes pouvaient apprendre à partir de données et améliorer leurs performances avec le temps. Des applications pratiques ont émergé, allant de la reconnaissance vocale à la recommandation de contenu en ligne. Parmi eux, on peut citer les systèmes de :

  • reconnaissance de la parole : centres d’appels automatisés, assistants vocaux (Google Home et Alexa)… ;
  • recommandation : plateformes de streaming, réseaux sociaux, commerce électronique… ;
  • recherches sur Internet : moteurs de recherche comme Google, Bing, Qwant… ;
  • planification : création d’itinéraires (comme Google Maps), gestion des chaînes logistiques… ;
  • et encore bien d’autres…

Autant dire que nous étions déjà entourés d’une certaine forme d’IA depuis plusieurs dizaines d’années, mais sans mettre le mot « intelligence artificielle » dessus.

Assistant virtuel

L’émergence de l’intelligence artificielle générative

Puis, une nouvelle forme d’IA a captivé l’attention de tous : l’intelligence artificielle générative. Contrairement aux systèmes traditionnels qui répondaient à des tâches spécifiques, l’IA générative peut créer du contenu original, que ce soit du texte, des images, de la musique et même des vidéos.

La principale distinction entre l’IA traditionnelle et l’IA générative réside dans la capacité de cette dernière à créer de nouvelles données plutôt que de simplement traiter des informations existantes. Elle est capable de comprendre et reproduire des modèles complexes.

Cette évolution a ouvert de nouvelles perspectives, mais elle soulève également des questions sur la créativité, les droits d’auteur, l’éthique, la responsabilité et le contrôle.

📄 À lire : Bénéfices et inconvénients de l’IA.

Pourquoi le Canada a-t-il mis en place la LIAD ?

Le Canada a décidé de légiférer sur l’IA pour deux principales raisons :

  • protéger les citoyens contre les abus potentiels d’une technologie en pleine expansion ;
  • créer un cadre légal qui encourage l’innovation tout en établissant des limites claires.

Avec l’essor des technologies d’intelligence artificielle, les préoccupations concernant la confidentialité des données, la transparence des algorithmes et les biais systémiques se sont accrues. La LIAD, déposée dans le cadre du projet de loi C-27, vise à répondre à ces préoccupations en imposant des règles strictes sur l’utilisation des données et en assurant une plus grande responsabilité des entreprises qui développent et déploient des solutions d’IA. Elle cherche également à garantir que ces technologies sont utilisées de manière éthique, respectant les droits des individus tout en stimulant la croissance économique.

Écran d'ordinateur montrant la page d'accueil de ChatGPT

Principaux éléments de la loi sur l'intelligence artificielle et les données au Canada

La LIAD introduit plusieurs éléments clés qui structurent l’utilisation de l’intelligence artificielle au Canada.

Tout d’abord, elle établit des normes pour la transparence des systèmes d’IA. Les entreprises doivent non seulement expliquer comment leurs algorithmes fonctionnent, mais aussi rendre compte de l’impact de ces technologies sur les utilisateurs.

Ensuite, la loi impose des obligations en matière de protection des données. Toute donnée utilisée par une IA doit être collectée et traitée de manière conforme aux normes établies par la loi, assurant ainsi la protection des informations personnelles.

La LIAD met également en place des mécanismes de contrôle et des sanctions en cas de non-conformité, ce qui pousse les entreprises à prendre au sérieux leurs responsabilités en matière de données et d’IA.

Enfin, la loi promeut l’innovation responsable en incitant les entreprises à développer des IA qui respectent des principes éthiques et à intégrer des solutions pour minimiser les biais. Cela inclut l’obligation pour certaines technologies de faire l’objet d’évaluations indépendantes avant leur déploiement à grande échelle.

Quel est le lien entre l’intelligence artificielle et les données personnelles ?

L’intelligence artificielle fonctionne grâce aux données qui lui sont fournies. C’est de cette façon qu’elle apprend et se perfectionne. Plus elle dispose de données, plus elle est performante.

Cependant, la collecte et l’utilisation massive de données personnelles par les systèmes d’IA soulèvent des questions de confidentialité et de sécurité. La LIAD met donc un accent particulier sur ce lien étroit entre IA et données personnelles. Elle veille à ce que les entreprises soient transparentes sur la manière dont elles utilisent ces données et à ce que les utilisateurs conservent un contrôle sur leurs informations.

En pratique, cela signifie que les entreprises doivent obtenir un consentement explicite pour collecter des données et doivent également offrir des options pour que les utilisateurs puissent accéder à leurs données, les corriger ou demander leur suppression. De plus, la loi impose des limites claires sur la manière dont ces données peuvent être partagées ou utilisées par des tiers.

Lettres AI avec un point d'interrogation

Comment l’intelligence artificielle traite-t-elle les données ?

Le traitement des données par l’IA peut être vu comme un processus en plusieurs étapes. Tout d’abord, les données sont collectées, souvent à partir de diverses sources, qu’il s’agisse de capteurs, de bases de données ou de réseaux sociaux. Ensuite, ces données sont nettoyées et préparées pour être utilisées par des algorithmes d’apprentissage machine.

Une fois les données préparées, l’IA les analyse pour en tirer des modèles ou des prédictions. Par exemple, dans le domaine de la santé, une IA peut analyser des milliers de dossiers médicaux pour identifier des facteurs de risque de maladies. Toutefois, ce traitement massif de données n’est pas sans risques. Des erreurs dans les données d’entrée ou des biais algorithmiques peuvent mener à des décisions injustes ou discriminatoires, d’où l’importance des régulations imposées par la LIAD.

Responsabilités des entreprises face au contenu généré par l’IA

L’utilisation de l’intelligence artificielle pour générer du contenu, notamment comme des publications sur les réseaux sociaux, des images ou des vidéos, soulève des questions de responsabilité :

  • Les deepfakes peuvent manipuler l’image ou la voix d’une personne, créant des contenus trompeurs aux conséquences potentiellement graves.
  • Les IA peuvent reproduire des biais discriminants, notamment dans les campagnes marketing ou publicitaires.
  • L’IA peut générer des informations erronées ou trompeuses.

Les entreprises doivent donc surveiller et vérifier ce qui est généré par ces outils, car elles restent responsables de ce qu’elles publient.

Si vous n’avez plus le temps de vous occuper de vos réseaux sociaux, plutôt que de perdre du temps à piloter une intelligence artificielle, avez-vous pensé à déléguer leur gestion à une équipe de professionnels ? AB Solutions Admin s’en occupe pour vous !

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